Pathologies liees au papillomavirus (HPV) et vaccination
14 juin 2015
Le 12 mai en présence de nos amies du club d’Innerwheel d’Angoulême, Véronique Deval-Sécherre chirurgien-gynécologue et membre de notre club nous faisait une conférence sur les pathologies liées au papillomavirus et la vaccination.
Elle se propose de faire cette conférence aux clubs Soroptimist de l’Union Française qui lui en feront la demande. ( Dans la limite de ses disponibilités…)
LES PAPILLOMAVIRUS :
Le papillomavirus est un petit virus à ADN stable et qui vient se fixer sur les cellules épithéliales. Il ne passe pas dans le sang.
C’est Harald ZUR HANSEN (prix Nobel de médecine 2008) qui a fait la relation entre virus HPV et le cancer du col, ce qui va permettre une vaccination.
Plus de 40 génotypes qui peuvent infecter les voies génitales ont été identifiés. La contamination survient principalement par contact intime génital. L’infection à papillomavirus est généralement cliniquement silencieuse et le virus est éliminé dans 90% des cas, sans traitement dans un délai d’un an. Le tabac est un des facteurs de risque de garder un virus persistant.
Quand le virus persiste dans les tissus, il peut entraîner des manifestations cliniques qui diffèrent selon le génotype :
- Des lésions bénignes : verrues génitales pour le les virus « à bas risque »
- Des lésions malignes : cancer du col de l’utérus, vagin, vulve mais aussi canal anal, amygdales, oropharynx, langue et lésions précancéreuses, pour les virus HPV « à haut risque »
I. Les verrues génitales : sont des excroissances que l’on appelle vulgairement « crêtes de coq » au niveau des organes génitaux externes de l’homme et de la femme.
II. Les lésions cervicales (du col utérin) de bas grade et de haut grade ont un impact médical et psychologique important
III. Le cancer du col de l’utérus : 40 femmes décèdent chaque jour en Europe et 3 par jour en France de cancer du col. C’est le deuxième cancer le plus fréquent chez les jeunes Françaises après le cancer du sein
Mais il n’y a pas que les cancers du col chez la femme : vulve, vagin, canal anal, orl (amygdales, langue) et les verrues génitales. Chez l’homme : cancer du pénis, canal anal, orl et verrues génitales.
La vaccination « inventée » par Jian Zhou et Ian Frazer est un progrès majeur pour la prévention du cancer du col de l’utérus et des lésions précancéreuses cervicales, ainsi que pour le cancer anal et la prévention des verrues génitales. Il y a 2 vaccins sur le marché Français. La durée de protection n’est actuellement pas connue (probablement de 12 à 30 ans). La tolérance est bonne.
En Australie 4 ans après le début de la campagne de vaccination de toutes les jeunes filles à l’école, il a été montré une réduction statistiquement significative d’environ 24% des conisations (ablation d’une portion du col de l’utérus) et la quasi disparition des verrues génitales ce qui démontre l’intérêt du vaccin chez les jeunes gens.
Un vaccin nonavalent (qui prévient plus de 90% des lésions) n’est pas encore sur le marché Français.